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Vendredi 22 juillet 2022,
La France vient de connaitre une période électorale particulièrement intense qui s’est achevée avec la traditionnelle prise de parole du Président de la République, le 14 juillet.
La séquence politique qui se termine a vu le triomphe d’Emmanuel Macron, écrasant – avec une facilité déconcertante – toute forme d’opposition.
Pourtant, ce triomphe masque mal une situation française préoccupante.
Commencée avec « Éric Zemmour au deuxième tour », achevée avec « Jean-Luc Mélenchon à Matignon » – la période marquée par deux campagnes électorales successives biaisées n’a pas réussi, loin s’en faut, à vider le tonneau des Danaïdes des querelles françaises.
Le trop-plein de tensions politiques est intact. Il devra tôt ou tard s’évacuer.
Plusieurs éléments permettent d’annoncer de prochains mois agités.
- Sur la campagne présidentielle :
La campagne électorale de l’élection présidentielle n’a pas eu lieu.
L’espace politico-médiatique – rempli par de multiples artifices avec la complicité de tous les médias d’État – n’a pu faire illusion.
La candidature d’Éric Zemmour, portée au nue du mois de septembre à décembre, d’abord annoncé comme adversaire évident d’Emmanuel Macron au deuxième tour, a permis de saturer le champ politique durant près d’un trimestre alors que la pandémie de Covid19 commençait à lasser – avec raison – les Français.
Après un mois de janvier neutralisé par la présidence française de l’UE, autour d’un faux drapeau sous l’arc de triomphe, le mois de février présenta un profil rêvé : La crise ukrainienne ne venait-elle pas à point nommé offrir au futur président candidat le profil d’un chef de guerre forcément performant ?
La campagne n’avait toujours pas commencé. Elle serait de toute façon une « campagne éclair ». Mieux ! Dans les faits, une caricature de campagne présidentielle.
Durant toute cette période, ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen n’ont pu véritablement imposer rythme et thématiques.
C’était le but recherché : Eviter toute confrontation sérieuse de projet, tout examen de bilan.
Pour cela, l’exacerbation de quelques postures, l’organisation de débats factices, la transformation de chaines d’information en nouveau parlement, véritable lieu de disputatio avec règles et protocoles, interdits et censures finirent par donner à cette campagne faussée son caractère illusoire : Une démocratie subdéléguée à quelques journaleux incultes. Le top pour un exécutif aux abois.
Dans un tel contexte défavorable, les scores de l’opposition – Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen – furent époustouflants.
Il faut néanmoins constater – pour le regretter – que cette opposition sous contrôle participe depuis des décennies au système par l’acceptation notamment des élections européennes lui fournissant un financement public en échange de sa mise sous tutelle.
Préparé de longue date, le deuxième tour devait opposer à nouveau le candidat de l’Europe à Mme Hitler, afin d’assurer la réélection de l’Arlequin.
Jean-Luc Mélenchon a joué un rôle non négligeable, dont le premier acte fut écrit dès 2019, quand celui-ci – marxiste et laïcart – vira pour la circonstance, communautariste, préparant ainsi le vote des banlieues de culture musulmane en faveur d’Emmanuel Macron.
Le triomphe d’Emmanuel Macron fut total, sans campagne électorale ou presque, condition sine qua non de la réussite de ce subterfuge.
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Il faut le reconnaitre, Emmanuel Macron ne doit son élection qu’à son propre talent, à sa capacité à incarner tour à tour de multiples personnages, à illusionner chacun, à surjouer excellemment la compétence comme le brio.
Aucun parti politique, aucun gouvernement, aucun ministre n’a été utile à son triomphe.
Seul en scène, le prestidigitateur a bénéficié simplement des services de l’État et des Médias totalement aux ordres.
Aujourd’hui, l’homme peut inquiéter, donnant des signes d’ivresse à s’enivrer de son propre succès.
L’illusionniste peut se perdre à s’illusionner lui-même sans mesure, écrivait Thomas Mann.
Le pire ennemi d’Emmanuel Macron n’est-il pas lui-même ?
La conscience précise de sa totale réussite, de son talent fou, de son pouvoir de séduction, a pour contrepartie d’alimenter un hubris, le mettant en danger, lui et la France.
Le risque existe alors que la France abusée ne surréagisse comme Mario face au Magicien.
La campagne des législatives n’a pu malheureusement qu’accentuer ce penchant naturel.
- Sur les élections législatives :
Contrairement à ce qui a été récité à plus soif sur l’ensemble des plateaux de télévision, Emmanuel Macron n’a pas perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Il a tout fait pour ne pas la conserver.
Débarrassé de cette contrainte – une majorité parlementaire absolue, attend des gages, et pis que tout, des moyens pour appliquer un programme quelle horreur ! – lequel ? -, des promesses – lesquelles ? – une majorité relative présente de très nombreux avantages.
Durant le mandat de la nouvelle législature, l’illusion démocratique sera ainsi parfaite.
La nouvelle configuration assurera une campagne politique permanente relayée par les plateaux de télévision des chaines d’information : société du spectacle d’une pseudo-démocratie au travail.
Echec législatif ? L’absence de majorité sera dénoncée comme absence de vertu de l’opposition forcément anti-nationale.
Succès législatif ? La concordance des majorités préparera – ce qui a tant fait défaut lors du précédent quinquennat – l’émergence d’une nouvelle majorité politique prête à succéder au Macronisme toujours infertile.
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Le triomphe d’Emmanuel Macron est donc total, qui après avoir contourné ministres, gouvernement et Premier ministre durant le premier quinquennat peut maintenant poursuivre l’exercice, le prolonger.
Du haut de son Olympe, Zeus après Jupiter contemple le monde des mortels sis au parlement, assemblée illusoire des querelles humaines, qui ne décide plus de rien et croit décider de tout.
Qui n’a constaté la contrition avec laquelle le candidat nouvellement réélu, mine triste, s’afficha au champ de Mars – dieu de la guerre – et son déboulement enchanté et triomphateur au sommet européen quelques heures plus tard ?
A Bruxelles, nouvelle Olympe, s’assemblent Dieux et demi-dieux, à la vertu peu commune : tous de sacrés acteurs.
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Si le triomphe d’Emmanuel Macron est total, le piège va inévitablement se refermer sur lui.
Illusionné par sa propre extravagance, il se réveillera tel « Alice » revenu du pays des merveilles.
Parce que la politique entretient un rapport particulier au réel, croire mener un peuple, une Nation, par l’illusion peut produire le pire.
Deux campagnes électorales ont été volées aux Français alors que celles-ci ne sont pas un dû mais une exigence pas seulement démocratique mais foncièrement politique.
Les campagnes électorales permettent précisément d’évider les querelles nombreuses qui travaillent toute société y compris la société française, nation profondément politique.
Ce travail n’ayant pas été fait, les tensions exacerbées sont toujours présentes.
Il est prévisible – phénomène foncièrement naturel – que s’exprime tôt ou tard dans un cadre improvisé, hors du champ normalisé démocratique toute la violence sociale et politique présente dans notre pays.
Emmanuel Macron et ses maitres auront alors à gérer une situation explosive qu’ils auront largement contribué à créer.
La tentation de recourir à l’appareil oppressif d’État ne pourra tenir lieu de politique.
Face à cette situation, nous pouvons être légitimement inquiets à moins qu’un conflit international ouvert ne vienne bouleverser l’ordre des priorités politiques.
Les Clubs « Penser la France » formulent le vœu que notre pays traverse cette période en gardant le sens de la mesure, toujours avec l’objectif réaffirmé de redonner la parole au peuple souverain afin de garantir la pleine réussite de notre Nation.
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Les Clubs « Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un « nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques et au-delà tous citoyens militants pour l’indépendance de la France.
Les Clubs « Penser la France » militent pour les trois sorties immédiates : Sortie de l’OTAN – Sortie de l’UE – Sortie de l’EURO.