« APPEL du 18 juin » – intervention de Jean-Luc Pujo – Lundi 18 juin 2018 – Paris
[Photo : jean-luc Pujo, président des Clubs « Penser la France » – entouré d’André BELLON (à gauche), écrivain et président de « Pour une Constituante », ancien député, ancien président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale; et d’Albert SALON (à droite), écrivain, Président du FFI-France et d’« Avenir de la langue française », ancien Ambassadeur.]
– Anniversaire de l’APPEL DU 18 JUIN –
18 juin 2018 – Paris – intervention de jean-luc Pujo*
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Chers Compagnons
Chers Camarades,
Chers amis,
Tous les 18 juin, nous nous réunissons ici même – au 48 rue du FOUR [1] à Paris – pour commémorer une des pages les plus glorieuses de notre histoire contemporaine.
Pour « nous souvenir » et pour « nous inspirer » !
Nous souvenir – bien sûr – de cet appel du 18 juin 1940, quand un Général plein de panache lança de Londres un « Appel » à la Résistance et au Combat.
Des femmes, des hommes étaient déjà en train de se lever, partout en France, auteurs souvent isolés de gestes désespérés mais plein de courage.
Ainsi, petit à petit, vinrent les élans partagés…
Communistes, Gaullistes, républicains fidèles à Valmy, militantes monarchistes – eux aussi -, syndicalistes respectueux de leurs revendications, socialistes dignes de l’héritage patriotique et internationaliste de Jaurès, chrétiens, laïques … « Ceux qui croyaient au Ciel et Ceux qui n’y croyaient pas », selon la formule consacrée [2]… TOUS… Tous se rejoignirent dans le Conseil National de la Résistance (CNR) organisé par Jean MOULIN que nous admirons tant.
Ici et maintenant – nous voulons nous souvenir de ces Femmes, de ces Hommes, qui prirent le risque de la fidélité et de l’engagement :
« POUR LA FRANCE» !
« FORS L’HONNEUR » !
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Mais nous sommes réunis ce soir – aussi – pour nous inspirer !
Quelle est donc la leçon à tirer aujourd’hui de cet « APPEL DU 18 JUIN » ?
Que nous dit ce geste plein de panache ?
Souvenez-vous !
Le 16 juin 1940, le gouvernement de Pétain est nommé ;
Le 17 juin 1940, ce gouvernement annonce demander l’armistice [3].
Pour une partie des Français, cette demande est une trahison !
C’est un « abandon de souveraineté » qui délégitime les autorités qui s’y prêtent.
Vous connaissez la suite !
Le 18 juin 1940 le général de GAULLE lance son Appel à la Résistance et au Combat sur les ondes de la BBC.
Dans un tel contexte de trahison nationale, nous assistons alors à la naissance d’une autorité de fait – qui devient « France Combattante » puis « France libre » – condamnée par les autorités de Vichy …
Quelques semaines plus tard, le 27 octobre 1940, la doctrine de la « France Libre » est définie par le manifeste de Brazzaville [4].
Puis vînt la suite … faite de souffrances, faite de combats !
Le 3 juin 1943, est créé le fameux « Comité français de Libération nationale [5]», qui deviendra le « Gouvernement provisoire de la République française [6]».
A la fin de la guerre sur notre territoire, l’ordonnance du 9 aout 1944[7] peut préciser : « La forme du gouvernement de la France est et demeure la République, en droit celle-ci n’a pas cessé d’exister » !
Aussi, le Général de Gaulle – le 25 aout 1944 – de retour à Paris, aura ces mots : « La République n’a jamais cessé d’exister. Pourquoi irai-je la proclamer ? »
Ainsi, nous le comprenons bien, La France – la République – n’était pas à VICHY… Elle était à Londres comme dans chaque territoire libéré, dans tous les Maquis [8], ceux du Vercors, ceux de Corrèze…
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Pourquoi rappeler tout ces faits d’importance ?
Parce que leur signification politique est d’une actualité imminente !
Que nous dit l’APPEL DU 18 JUIN ?
Il nous dit qu’il ne suffit pas de s’appeler « Gouvernement » pour être le « gouvernement de la France » !
Qu’il ne suffit pas de s’appeler « Parlement » pour être le « parlement de la France » !
Encore faut-il être légitime à respecter le peuple SOUVERAIN et son cadre constitutionnel.
Quand un PARLEMENT piétine la souveraineté NATIONALE … il commet alors le pire des Crimes contre la Nation, le pire des Crimes contre la Démocratie.
Ce Parlement n’est plus celui de la Nation.
Il devient illégitime !
Alors nous pouvons nous interroger : Avec le vote scélérat du 4 février 2008[9], par lequel le Parlement français a effacé le vote Référendaire du 29 mai 2005, exprimé par le peuple souverain, le Parlement n’a-t-il pas perdu toute légitimité ?
(…) et avec lui, toutes les mandatures successives validant tour à tour ce vote indigne !
OUI ! Nous osons le dire : « Il ne suffit pas de s’appeler « Parlement » pour être le « parlement de la France » !
Encore faut-il respecter le peuple souverain !
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De la même façon, que dire d’un GOUVERNEMENT qui n’aurait pour seule fonction que celle d’exécuter – non pas les lois votées par les représentants de la Nation[10] – mais d’exécuter une « Feuille de route » dictée par une capitale étrangère, en l’occurrence Bruxelles ?
Et précisément, un Gouvernement qui détruirait les acquis du Conseil National de la Résistance (CNR) auxquels sont toujours attachés les Français dans leur grande majorité…
Un Parlement qui piétine la souveraineté de la Nation, un Gouvernement qui applique des ordres venus de l’étranger…
Tout cela porte un nom !
C’est bel et bien un « abandon de souveraineté » et une « trahison de la Nation » !
Voilà exactement ce que nous enseigne l’APPEL du 18 juin !
Comment ne pas trouver une similitude entre ces institutions qui entendent – toutes – affirmer leur pleine légitimité alors qu’elles organisent patiemment le viol répété de la Nation ?
Mais alors où est passée la France ? Où est donc passée la République ? Si la France n’a plus de gouvernement ; si la France n’a plus de Parlement… légitime.
De la manière la plus naturelle et la plus simple, nous pouvons alors répondre grâce aux leçons de « l’APPEL DU 18 JUIN » !
En cas de faillite magistrale du Gouvernement, en cas de faillite magistrale du Parlement… Seule la NATION est en capacité d’incarner la pleine souveraineté du peuple.
Voilà ce que nous enseigne précisément « l’APPEL du 18 JUIN » !
Il nous rappelle que les institutions apparentes ne sont légitimes qu’à la condition qu’elles respectent scrupuleusement la volonté de la NATION.
Si tel n’est pas le cas, la NATION est légitime – par tout moyen – à reprendre le pouvoir.
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Vous le voyez, les leçons à tirer de « l’APPEL du 18 JUIN » sont des Leçons magistrales !
Elles sont des leçons de pleine actualité pour la France, aujourd’hui.
Plus que jamais, nous devons garder foi en la France, foi dans la Nation car seule la NATION est la source de toute légitimité.
Et quelle plus belle leçon pour les Républicains que nous sommes, amoureux transis de la France ?
Je vous remercie.
Jean-Luc Pujo*
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*Jean-Luc Pujo est écrivain et militant républicain. Il préside les Clubs « Penser la France ». Il est aussi rédacteur en chef du journal d’actualité en ligne « Politique-actu.com [11] ».
Les Clubs « Penser la France » travaillent au soutien de plusieurs initiatives politiques de refondation autour d’un « nouveau Conseil National de la Résistance » réunissant communistes authentiques et gaullistes authentiques et au-delà tous citoyens militants pour l’indépendance de la France.
Les Clubs « Penser la France » militent pour les trois sorties immédiates : Sortie de l’OTAN – Sortie de l’UE – Sortie de l’EURO.
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(1) Dans cet immeuble, au 48 rue du Four, se déroula la première réunion clandestine du CNR en mai 1943. La Résistance réalise son unité et, dès sa création, le CNR se range derrière de Gaulle. Le CNR n’est l’instrument ni de la droite ni de la gauche. Par sa composition même, il est le reflet de la France en lutte dans sa diversité.
(2) inspiré de la formule célèbre d’Aragon – « La rose et le réséda »;
(3) Il sera signé le 22 juin 1940.
(4) Manifeste de Brazzaville – http://www.charles-de-gaulle.org/wp-content/uploads/2017/03/Manifeste-de-Brazzaville.pdf
(5) CFLN – http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/?p=glossaire&iIdGlossaire=5
(6) Gouvernement provisoire – http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/histoire-de-l-assemblee-nationale/le-gouvernement-provisoire-et-la-quatrieme-republique-1944-1958/le-gouvernement-provisoire
(8) Les maquis – http://www.museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=67&theme=121
(9) Congrès du Parlement – Séance du lundi 4 février 2008 – vote scélérate du Traité de Lisbonne – Débat –http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2007-2008/99020416.asp#P43_1172
(10) Revoir sur ce point les propos du brillant juriste – Roland WEYL – http://www.politique-actu.com/actualite/droit-lumiere-marxisme-roland-weyl-film-sorbonne-fevrier-2018/1726787/
(11) Politique-actu.com : www.politique-actu.com